III° LE LIPOME HETEROTOPIQUE
III°- c) Le lipome des gaines tendineuses, articulaire et lipome arborescent
Le lipome des gaines tendineuses intéresse plus fréquemment les régions palmaires que plantaires. Cette tumeur, rare, est le plus souvent de petite taille et en général asymptomatique. De rares cas de syndrome du canal carpien ont été rapportés. Le signal tumoral est identique à celui d’un lipome classique.
Le lipome arborescent est caractérisée par une hypertrophie et une infiltration des franges synoviales articulaires par du tissu graisseux. Cette affection est en général monoarticulaire et intéresse avec prédilection le genou. Des atteintes du poignet, de la hanche, de l’articulation gléno-humérale, de la bourse sous acromio-deltoïdienne et du coude, sont déjà été notées. Au niveau du genou, l’atteinte est bilatérale chez 20 à 50 % des patients et prédomine au niveau du cul de sac sous quadricipital, mais une extension au niveau d’un kyste poplité a déjà été rapporté.
Bien que pouvant survenir de novo, le lipome arborescent est fréquemment associé à des lésions articulaires à type d’arthrose, de polyarthrite chronique ou des antécédents traumatiques. Plusieurs auteurs s’accordent pour penser qu’il s’agit d’un processus secondaire à des remaniements chroniques de la synoviale articulaire .
L’atteinte évolue en général pendant de nombreuses années avant de devenir symptomatique. Au niveau du genou, on note au cours de l’évolution l’apparition d’épanchements itératifs le plus souvent mécaniques, un empâtement focal ou diffus, des douleurs diffuses parfois vives
En IRM, le lipome arborescent prend un aspect dit en " feuille de palmier ", avec une hypertrophie des franges synoviales en hypersignal T1 identique à celui de la graisse sous cutanée. En séquence pondérée T1, on note souvent un bon contraste entre le liquide articulaire en hyposignal et l’hypersignal des franges synoviales. Il ne semble pas exister de rehaussement significatif du signal tumoral après injection de produit de contraste.
Des érosions osseuses, notamment à la périphérie du condyle interne sont notées chez 4 des 8 patients de la série de Ryu. Le lipome arborescent doit être distingué d’une synovite villo-nodulaire, d’une chondromatose synoviale, d’un lipome ou d’un hémangiome synovial, de remaniements synoviaux en rapport avec une polyarthrite rhumatoïde chronique.