Merkel fut le premier à décrire l'Hibernome en 1906, qu’il nomma alors pseudolipome. Il s’agit d’une tumeur bénigne et rare des parties molles qui a comme particularité de contenir de la graisse brune . Prés de 100 cas ont été rapportés dans la littérature.
L’âge de survenue est variable avec un pic de fréquence au cours de la 3éme ou de la 4éme décade . Une discrète prédominance féminine est retrouvée dans diverses séries.
La fonction exacte de la graisse brune n’est pas encore parfaitement élucidée, mais la plupart des auteurs s’accordent pour penser qu’elle joue un rôle essentiel dans la régulation de la thermogenèse chez les nouveau-nés et les animaux hibernant en participant notamment au processus de frissonnement. On retrouve de la graisse brune chez le nouveau né de manière physiologique notamment au niveau des régions sous pleurales et des régions axillaires.
Cette graisse disparaît rapidement après 8 semaines de vie. De faibles quantités persistent à l’âge adulte essentiellement au niveau de la région scapulaire, et plus rarement au niveau de la région axillaire, de la paroi thoracique, du médiastin, du cou, des régions péri-rénales, de la région fessière, de la cuisse et de la région du creux poplité. Les hibernomes peuvent se développer là où persistent ces reliquats.
Aucune transformation maligne n’a été rapporté.
La masse tumorale des hibernomes est en général non douloureuse, mobile, ferme mais non tendue, d’évolution progressive. Macroscopiquement, la tumeur est de taille variable, de pigmentation brune. La masse apparaît souvent encapsulée, mais peut infiltrer la peau ou les muscles adjacents.
Microscopiquement, on peut noter la présence conjointe de zones de graisse blanche de zones de graisse brune et, entre ces deux zones, une zone transitionnelle mixte.
Les descriptions du signal IRM des hibernomes sont rares.
La masse présente globalement un hypersignal relatif en T1 et T2, évocateur de signal graisseux.
* en T1, le signal d’ensemble de la masse n’est pas strictement similaire, typiquement discrètement plus bas que celui de la graisse sous cutanée. Ce signe pourrait pour Alvine être évocateur d’hibernome.
* on note en T1, au sein de la masse tumorale, la présence de zones de signal intermédiaire entre celui du muscle et de la graisse sous cutanée.
* la prise de contraste est significative après injection de Gadolinium notamment au niveau de ces zones de bas signal
* en T2, le signal de la masse est souvent identique ou très voisin de celui de la graisse sous cutanée